La vision apparente idyllique des ports de plaisance bien garnis est déjà une vue du passé.
Ou du moins, s’ils le seront encore longtemps, les nouveaux locataires patients devront changer les usages d’antan pour s’adapter à leurs devoirs.
La gestion réglementée du site du ‘’Banc d‘Arguin’’, étendu depuis 2017 au presque tiers de la superficie du Bassin d’Arcachon (4360 ha), est un redoutable Cheval - de mer - de Troie.
La programmation à long terme de l’écologie européenne liberticide est déjà inscrite dans nos lois françaises. La faute à la plaisance ? Non, aucune étude scientifique ne démontre cette cause. La poussée écologique dogmatique remplace. Justifiée par la réelle raréfaction de la ressource halieutique. Mais elle n’est due qu’à la surpêche industrielle ou d’entreprises locales et à la gestion permissive et prosélyte des pouvoirs politiques.
La malédiction d’Arguin va s’étendre rapidement à tout le Bassin. Les réserves nationales ‘’filles’’ ou autres Aires Marines Protégées sont mises en place au sein de la Patchamama Natura 2000. Les Conseils de gestion définissent et appliquent des Plans de gestion quinquennaux.
Pour Arguin, profitant de la pression politique de la période électorale, nous avons demandé et obtenu que l’application de son PDG soit différée. Probablement en fin d’année.
Attention, ce PDG est la strate réglementaire entre le décret de 2017 et les arrêtés préfectoraux d’application. Il servira de référence pour toute extension de ZPI, de réduction de zone de mouillage etc. Donc, sous des phrases d’apparence angéliques mais finalement sibyllines, vont apparaitre des mesures certainement plus liberticides que nous croyons. Chaque mot compte.
Le banc d’Arguin n’est pas l’unique problème de la plaisance mais il en est l’essentiel et nous ne devons pas rester spectateurs. Allons face à nos futurs problèmes … Dès aujourd’hui !
Ne restons pas non plus sur des problématiques habituelles de la plaisance bienheureuse d’avant car elle va peu à peu disparaitre. Par exemple, en Bretagne, dans la RNN de Saint-Brieuc la pêche maritime est interdite ou règlementairement dissuasive. Ailleurs, les mouillages sont contingentés et parfois payants. Etc. Une mobilisation s’impose.
Nous devons afficher une cohésion de position avec les ostréiculteurs et la filière nautique. Nous sommes, ensemble, le Bassin d’Arcachon traditionnel. Celui de nos familles.
Surtout que le monde de l’écologie tape avec détermination à la porte avec leur volonté de classer toute la RNN en ZPF… (« zone de protection forte = une zone géographique dans laquelle les pressions engendrées par les activités humaines susceptibles de compromettre la conservation des enjeux écologiques sont absentes, évitées, supprimées ou fortement limitées, et ce de manière pérenne, grâce à la mise en œuvre d’une protection foncière ou d’une réglementation adaptée, associée à un contrôle effectif des activités concernées »
Car, pris sous l’égide de l’application de la loi Climat et résilience du 22 août 2021, le nouvel article L 110-4 du Code de l’environnement annonce la couleur : « I.- L'Etat élabore et met en œuvre, …/… une stratégie nationale des aires protégées dont l'objectif est de couvrir, par un réseau cohérent d'aires protégées au moins 30 % de l'ensemble du territoire national et des espaces maritimes.../…. Ce réseau vise également la mise sous protection forte d'au moins 10 % de l'ensemble du territoire national et des espaces maritimes.
La menace d’un classement en ZPF (décret du 12/04/2022) est réelle sur Arguin et sur de multiples zones du BA.
Avec le renforcement du nouveau gouvernement / écologie (Matignon), nous avons certainement l’urgence d’une reprise en main collective de notre avenir de plaisancier !
Joël Confoulan
Président de la CAUB’ARC